ANJ : premier quart-temps à deux visages pour le poker en ligne

La première serrure, tu te souviens ? La vie n’était pas rose à l’époque, mais les tables de poker en ligne étaient animées comme jamais auparavant. En septembre dernier, l’Autorité nationale des jeux (ANJ) estimait ainsi la croissance du produit brut des jeux (PBJ) des opérateurs à 126 % au deuxième trimestre 2020.

Sans surprise, le dernier rapport du régulateur est un peu moins flatteur. Les équipes d’Isabelle Falque-Pierrotin évoquent ainsi « une croissance à un rythme soutenu mais plus faible que lors des trimestres précédents ». Dans ce cas, l’augmentation est de 23% sur la période. Mais à y regarder de plus près, ce chiffre cache deux tendances distinctes :

Dans ces conditions, on peut évidemment s’attendre à une baisse plus prononcée au deuxième trimestre. Il faudra alors peser les données, et peut-être les comparer avec l’exercice 2019, pour en tirer des conclusions plus pertinentes. Jugez-en par vous-même en regardant par exemple ci-dessous la courbe du nombre de comptes joueurs actifs aux tables par rapport à l’année dernière :

Mais ne nous concentrons pas sur la comète et concentrons-nous pour l’instant sur les chiffres du T1, qui restent globalement satisfaisants : 9 % d’augmentation du nombre de comptes joueurs actifs (991 000 unités), 29 % d’augmentation en tournoi PBJ, 7 % d’augmentation sur PBJ en cash. Jeux…

A cet égard, l’ANJ ne manque pas de souligner la trajectoire de plus en plus divergente des deux segments. En effet, les tournois n’ont jamais représenté une part aussi importante du chiffre d’affaires mondial du secteur : 75% du GGR d’une valeur de 90 millions d’euros. Et derrière cette part prépondérante des tournois, une autre réalité se profile : la popularité sans cesse renouvelée des Sit&Go qui, boostés par l’Expresso et les Spins, génèrent à eux seuls 86% des droits d’entrée de l’activité.

Si vous êtes bon en maths, vous pouvez donc vous permettre de faire une ou deux soustractions et une règle de trois pour déterminer les parts respectives des différents segments dans le GGR mondial : seulement 10 % pour les MTT (12 millions d’euros), 25 % pour cash games (30 millions) et… 65% pour les Sit&Go’s (78 millions). Une répartition qui confirme la spectaculaire métamorphose du secteur en l’espace d’une petite décennie.