Première des deux arrivées en tête du week-end du Tour d’Espagne, l’ascension de la Sierra de La Pandera offre un beau spectacle ce samedi lors de la onzième étape. Après une dure bagarre en début de course, Bruno Armirail a réussi à consolider l’échappée du jour et à attaquer la montée finale avec un temps d’avance sur le peloton. Cependant, cela n’a pas suffi à contenir les favoris et à terminer leur journée devant un résultat. Thibaut Pinot s’est accroché un moment dans le groupe maillot rouge avant de franchir la ligne à la 24e place.
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas forcément. Contrairement à vendredi, la séparation vers la Sierra de La Pandera a été très populaire ce samedi. Ainsi, s’il n’a fallu que quelques hectomètres pour le voir se mettre en forme lors de la treizième étape, le groupe de tête n’a pu s’élancer qu’après près de deux heures de course depuis Montoro. « C’était 70 kilomètres de bagarre avec des échappées qui avaient du mal à tenir plus de dix secondes », a expliqué Philippe Mauduit. Bien sûr, nous devions être en tête, de préférence Seb ou Thibaut. Malheureusement, les éléments en ont décidé autrement. Il y avait tellement d’attaques et de contre-attaques que c’était un pari. Les gars suivaient à tour de rôle chaque attaque. Dans les coups juste avant la bonne pause, Thibaut était alors Sébastien. Peu importe, et il faut avoir un peu de succès dans ces circonstances. » Au final, c’est Bruno Armirail qui a réussi à toucher le bon wagon. « Il s’est beaucoup battu, et pendant très longtemps, il a donné témoignage du champion de France du contre-la-montre. Il y avait un coureur de l’équipe qui y allait presque à chaque fois. Au début, je n’étais pas trop présent car j’étais pris dans le deuxième groupe. Quand il est revenu, j’ai pu faire deux ou trois pour prendre un coup et les calmer. Finalement, j’ai senti un moment où tout le monde était un peu excité et j’ai foncé. C’est dommage, car j’étais seul dans l’équipe.
« Je donne le meilleur de moi-même », Bruno Armirail
Lorsque le peloton a finalement décidé de lâcher prise à mi-course, Bruno Armirail s’est retrouvé aux côtés de Marco Brenner (Team DSM), Raul Garcia Pierna (Kern Pharma), Alexey Lutsenko (Astana Qazaqstan), Clément Champoussin (AG2R Citroën), Luis Leon Sanchez. (Bahrain Victorious), Richard Carapaz (Ineos Grenadiers), Filippo Conca (Lotto Soudal), Kenny Elissonde et Mads Pedersen (Trek-Segafredo) devant. Le peloton a maintenu une certaine pression sur les hommes de tête, qui ont dû coopérer efficacement pour tenir 3’30 au pied de l’avant-dernière montée, le Puerto de Los Villares (10km à 5,5km), première étape avant l’ascension finale de la Sierra de . La Pandera (8,6 km à 7,5%). Dans ces vingt derniers kilomètres, le représentant Groupama-FDJ a tout mis en œuvre pour suivre les premières attaques, mais il a dû laisser filer une poignée d’hommes avant le bas de la montée finale. « Dès le début, je n’avais pas de grands sentiments », a déclaré Bruno. C’est un peu compliqué mais je le fais et je me considère comme le meilleur. J’ai essayé de me sauver le plus possible, mais quand les meilleurs grimpeurs ont attaqué, je n’ai pas pu suivre. Ça allait très vite. Il était aussi très fatigué par la chaleur. J’aimerais faire un meilleur résultat, mais au final seul Carapaz va jusqu’au bout pendant huit secondes, donc je ne pense pas pouvoir le regretter.
L’Equatorien, qui avait déjà remporté ce Tour d’Espagne, était le seul membre de l’échappée à se dresser face aux candidats qui se sont battus sur les dernières pentes. « Bruno lui est tombé dessus plus fort que lui, a tranché Philippe. Face aux coureurs, ce serait après de purs grimpeurs. C’est toujours bien d’en avoir un avant d’en sortir dix, mais aujourd’hui la composition de l’ouverture était vraiment relevée et c’était un peu difficile pour Bruno. Cela dit, il aurait pu proposer une composition un peu moins intense et s’en tirer. C’est la loi du sport. » Le groupe maillot rouge a finalement pris le dessus sur le Haut-Pyrénéen, qui comprenait toujours Thibaut Pinot, à près de cinq kilomètres de la ligne. Le Franc-Comtois a donc été le premier coureur de l’équipe à atteindre le sommet, à la vingt-quatrième place. Place dimanche à l’un des gros morceaux de cette Vuelta, la longue ascension de la Sierra Nevada (19,4 km à 7,9 %) jusqu’à 2500 mètres d’altitude. Philippe. Ce sera encore difficile de faire la pause mais il faudra essayer de se donner une chance de concourir pour la victoire d’étape ». « Nous attendons avec impatience demain et les prochaines étapes, en espérant avoir des grimpeurs à la séparation, ou même des collègues », conclut Bruno.