Ces stations de métro doivent en principe s’appeler MIN Porte de Thiais et Pont de Rungis, arrêts existants des lignes T7 et RER C auxquelles elles seront reliées. Les maires de Chevilly-La Rue, Thiais et Orly réclament des noms plus reconnaissables pour les voyageurs.
D’ici 2024, la ligne 14 du métro de Paris reliera Saint-Denis à l’aéroport d’Orly. Quatre nouvelles gares sortiront de terre pour relier les gares existantes : une au nord et trois au sud.
Du 20 juin au 4 juillet, Île-de-France Mobilités, l’organisme responsable des transports de la région Ile-de-France, a organisé une consultation en ligne pour décider des noms à attribuer à ces nouvelles gares. Résultats des courses : Saint-Denis Pleyel pour Saint-Denis, Hôpital Bicêtre pour le Kremlin-Bicêtre, Villejuif-Gustave Roussy pour Villejuif et enfin L’Haÿ-les-Roses pour la ville du même nom.
Plus au sud, deux futurs points de passage frontaliers de la ligne 14 n’ont pas été votés : le MIN (marché d’intérêt national) Porte de Thiais et Pont de Rungis. Et ce n’est pas pour rien que ces deux stations existent déjà, respectivement sur la ligne de tramway T7 et sur la ligne de RER C. Après avoir créé le match, comme dans ce cas, il est d’usage de conserver le nom de la station existante pour éviter toute confusion.
« Question de bon sens »
Cependant, cette sélection ne convient pas aux représentants sélectionnés de Chevilly-Larue, Thiais et Orly. Plantées au carrefour de trois communes, les deux gares font l’objet de débats acharnés.
Stéphanie Daumin, la maire communiste de Chevilly-Larue, combat depuis trois ans la dénomination MIN Porte de Thiais. « Ça manque clairement de visibilité, pointe celui qui n’exclut pas de déposer une pétition au micro de la BFM Paris Île-de-France. A chaque fois il faudra définir que le MIN est un marché d’intérêt national.
Pour étayer sa thèse, il prend l’exemple des noms attribués aux quatre stations nouvellement créées : « Les gens ont opté pour deux solutions de bon sens : soit c’est le nom de la ville, soit c’est le nom d’un grand équipement de la à proximité d’une station de métro. »
A ses yeux, c’est « une question de bon sens, simplement de visibilité ». Il déroule : « Chaque fois qu’un Parisien ou quelqu’un d’un autre pays voudra reprendre le réseau, il cherchera le nom d’une gare qui porte le nom de la ville où il se rend. »
Quid de la Cité de la gastronomie?
Les entités économiques du pôle Orly-Rungis ne sont pas non plus favorables à l’idée retenue sous sa forme actuelle. Et battez-vous pour le nom suivant : Cité de la Gastronomie. Avec le sous-titre : Rungis-Belle Épine.
Proposition partagée par Stéphanie Daumin, également présidente du comité syndical de l’association scientifique de la Cité de la Gastronomie Paris-Rungis. Même s’il dit pouvoir « comprendre qu’Île-de-France Mobilités ne soit pas prête à nommer une telle station tant que la ville ne sortira pas de terre ». Il ne devrait pas être achevé d’ici 2024.
En attendant, « je propose que ce soit Chevilly-Larue-Rungis, ou Marché d’intérêt national. A quoi nous joindrons plus tard, quand la Cité de la Gastronomie émergera de toutes pièces, le nom de la Ville. »
Concurrence entre les communes
De leur côté, les élus Thiais et Orly souhaitent également que leur nom de paroisse apparaisse dans le nom de la station.
Interrogé par Le Parisien, Île-de-France Mobilités a confirmé qu' »il y a des discussions avec des responsables choisis sur des situations précises pour voir si des aménagements sont possibles ».
Preuve que Stéphanie Daumin et ses homologues ne sont pas en vain, le maire de L’Haÿ-les-Roses a réussi à remporter une bataille similaire. A l’origine, la gare traversant sa ville devait s’appeler les communes de Chevilly-Larue Trois.
« Cette victoire est une fierté que nous portons ensemble », écrivait Vincent Jeanbrun le 28 juillet sur son compte Facebook. Et l’édile de faire passer un message à ses administrés : « Votre mobilisation était indispensable ! »