Cinq autobiographies incontournables de musiciens célèbres

Brian Johnson : La vie de Brian (368 pages, 21,90 €)

Commençons par la nouveauté, avec la publication de Lives of Brian, l’autobiographie que vient de publier le chanteur du groupe mythique AC/DC. Celui qui a grandi dans la banlieue de Newcastle, en Angleterre, nous plonge dans ce que fut son enfance, entre une mère italienne et un père militaire anglais.

Pour mieux comprendre ce qui a pu déclencher sa passion pour la musique, le chanteur raconte avoir vu Little Richard à la télévision. Pour lui, ce fut une révélation. Le pianiste américain, souvent présenté comme l’un des musiciens noirs ayant contribué à faire connaître le rock’n roll, a réussi à attirer l’attention du public blanc sur une musique jusque-là associée uniquement à la population afro-américaine. Le pari a été réussi, sans avoir joué sur une plateforme de casino en ligne. Un pari musical et non sportif, mais tout aussi rentable. Litter Richard a été classé en 2008 par le magazine Rolling Stone comme le 12e plus grand chanteur de rock de tous les temps.

Brian Johnson nous raconte le moment décisif de sa carrière, lorsqu’il a postulé pour rejoindre le groupe AC/DC qui venait de perdre leur chanteur de longue date, Bon Scott. Brian Johnson a été sélectionné et a enregistré avec son nouveau groupe l’album Bach in Black qui reste aujourd’hui l’un des plus grands succès du rock, et de ce qu’on a longtemps appelé le hard rock, par opposition à un rock plus doux, comme celui des Beatles.

Chroniques, tome 1, Bob Dylan (400 pages 8,90€)

Alors que l’obtention du prix Nobel de littérature pour Annie Ernaux fait toujours débat, on se souvient de l’attribution de ce même prix à Bob Dylan en 2016, qui avait fait couler beaucoup d’encre. Comment récompenser quelqu’un qui est surtout connu pour l’écriture de chansons avec un tel prix ? Il est peut-être un peu hâtif d’oublier le goût de l’écriture en général que cultive l’artiste à la carrière extraordinairement longue.

Avec la publication en français dans une édition de poche des Chroniques, on peut entrer dans l’imaginaire du chanteur et mieux comprendre ce qui fait la singularité de sa plume. Ce premier tome, sobrement intitulé Chroniques en français, se présente comme le premier tome d’une autobiographie en construction. Le chanteur nous plonge dans sa jeunesse, lorsqu’il découvre Manhattan dans les années 60, lui qui est né en 1941 dans le Minnesota. Il est donc à l’aube du succès, un succès qui sera marqué par l’écriture de chansons qui se présentent comme des chroniques d’un certain état de l’Amérique. Marqué par le folk et la country, il invente un nouveau style très personnel.

Pour le moment, l’écriture de la suite de son autobiographie est toujours en suspens. Mais nous vous annoncions en mai dernier la sortie prévue pour novembre prochain d’un nouveau livre intitulé The Philosophy of Modern Song. Les éditions Fayard proposeront le livre en français. Mais ce nouveau tome ne se présente pas vraiment comme une suite des Chroniques…

Sous la rubrique, Charles Aznavour (224 pages, 7 €)

Sorti en 2010, A voix basse est l’autobiographie laissée par Charles Aznavour avant sa mort en 2018. Lui qui est le fils d’émigrés arméniens n’était nullement prédestiné à faire carrière dans le chant. De plus, ses premières tentatives n’ont pas été couronnées de succès et il a d’abord reçu de vives critiques. Mais, petit à petit, à force de persévérance, il finit par trouver le chemin de la reconnaissance, mondiale.

Né en 1924, Charles Azanavour grandit dans une famille qui a cultivé le goût de la musique après avoir fui le génocide arménien. Son père ouvre un restaurant à Paris et chante occasionnellement. Bientôt le jeune Charles se distingue également par ses talents de chanteur, et débute sa carrière à peine dix ans.

Belle histoire, Louis Bertignac (368 pages, 19,50 €)

Parmi les nouveautés, si Brian Johnson vient de publier son autobiographie, il y a Louis Bertignac qui a signé la sienne en avril 2022. Celui que l’on connaît pour la première fois être le chanteur du groupe Téléphone se complaît dans l’exercice de la confession. Jouant sur le titre avec l’une des chansons les plus célèbres du groupe, Louis Bertignac nous emmène dans la galaxie de Jean-Louis Aubert, mais aussi des Stones, de Jimmy Page, ou encore de Prince, à une échelle plus internationale.

S’amusant à commenter des lieux communs liés à l’univers du rock’n roll, le chanteur et guitariste nous assure qu’il nous parlera dans son livre de sexe et de drogue. Les curieux en auront pour leur argent ! On passe de son enfance à ses voyages en Inde, au Népal ou au Maroc. Une vie de rencontres, de musique et d’amour mais aussi d’amitiés pour celui qui est né en Algérie en 1954, un pays qu’il a peu connu depuis le retour de ses parents en France en 1957.

Pas encore mort, Phil Collins (480 pages, 8,90 €)

On termine avec un autre géant du rock, Phil Collins, qui a publié son autobiographie en 2016 (2018 pour la version française), au titre volontairement ironique. D’abord connu comme membre du groupe Genesis, Phil Collins s’est illustré par une excellente carrière solo. On entre dans l’intimité d’un artiste pris dans les contraintes de son métier, ce qui rend souvent très compliquée une vie de famille stable.

S’il a pu intégrer le groupe Genesis en tant que batteur et chanteur, c’est simplement en répondant à une annonce. Commence alors une grande carrière. Parfois, il ne faut pas grand-chose. Né à Londres en 1951, Phil Collins a travaillé avec les plus grands, d’Eric Clapton à Paul MacCartney, en passant par Robert Plant et Tony Bennett.

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