Crypto : Digital Euro (MNBC) sera lancé en 2027

Lors d’une conférence organisée à Paris, le président de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a dévoilé une date approximative pour le lancement de l’euro numérique. Il a également clarifié le rôle de la monnaie numérique de la banque centrale (MNBC).

Les MNBC pour prendre la place des projets privés ?

Le 27 septembre, une session s’est tenue sur les opportunités et les défis de la tokenisation financière (le fait que la propriété des actifs soit attribuée à un jeton virtuel).

Organisé par la Banque de France au musée du Louvre, son gouverneur, François Villeroy de Galhau, a appelé à une meilleure régulation des crypto-actifs à l’échelle mondiale. Pour offrir une alternative aux crypto-monnaies sur lesquelles elles n’ont aucun contrôle, les banques centrales développent des monnaies numériques de banque centrale (MNBC). En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) travaille actuellement sur un euro numérique.

« En Europe, nous sommes à mi-chemin de notre phase d’étude : l’Eurosystème se prononcera d’ici fin 2023, sur un éventuel lancement en 2026 ou 2027. Je suis sûre que la présidente Christine Lagarde saura faire la lumière sur ce projet. . »

Le secteur naissant de la finance décentralisée inquiète les banques centrales depuis sa création. Cette crainte a été renforcée par le récent effondrement des crypto-monnaies et de la technologie blockchain. Ils continuent de souligner les dangers des crypto-monnaies et les failles potentielles de la blockchain. En mai dernier, l’effondrement du stablecoin TerraUSD et de la crypto-monnaie qu’il soutenait, Luna, a confirmé leur réflexion.

Selon François Villeroy de Galhau, le commerce de détail MNBC peut agir comme un point d’ancrage dans le monde numérique, de la même manière que le papier-monnaie le fait dans le monde physique. L’objectif est de maintenir l’accessibilité et la facilité d’utilisation des fonds de la banque centrale.

Un euro de détail numérique contribuera à soutenir la souveraineté monétaire et l’autonomie stratégique. Dès lors, François Villeroy de Galhau a expliqué qu’un euro numérique empêcherait les cryptoactifs dits privés, ainsi que les MNBC non européennes, d’être utilisés comme actifs de règlement.

Les MNBC pour continuer à contrôler la finance

Après le récent crash de TerraUSD, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a souligné au Congrès la nécessité d’un cadre réglementaire pour l’industrie. Selon elle, la finance décentralisée présente le même type de risque en termes de paniques bancaires que nous connaissons depuis des siècles ».

Pour réguler ce marché très volatil, François Villeroy de Galhau a appelé à « éviter des réglementations différentes ou contradictoires ». Pour lui, il est important de « maintenir la coordination et appliquer la réglementation dans toutes les juridictions ».

Le 19 septembre, l’administration Biden a déposé son premier texte réglementant les crypto-actifs aux États-Unis. À l’autre bout du monde, en Europe, la proposition de réglementation de Mica pour les marchés des crypto-actifs pourrait être approuvée dès le mois de mars de l’année prochaine.

La création de MNBC devrait permettre aux banques centrales de continuer à jouer un rôle essentiel dans la décentralisation et l’équilibrage financiers. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré : « Si les banques centrales ne participent pas au développement et à l’évolution des paiements numériques, elles risquent de perdre le rôle d’ancrage qu’elles assument depuis de nombreuses années. ».

Annoncé en 2026 ou 2027, l’euro numérique doit répondre à plusieurs exigences, car c’est une manière concrète de s’inscrire dans les habitudes quotidiennes des Européens. Il devra mettre des barrières pour s’assurer qu’il reste un moyen de paiement, pas un investissement. C’est-à-dire que cet euro numérique doit être réussi d’un point de vue technologique et d’adoption.