Energie : le bouclier tarifaire va vraiment vous protéger de…

Le plafonnement à 4% du prix réglementé de l’électricité entre octobre 2021 et décembre 2022 a été critiqué, car selon les ménages et les contrats, les hausses ont en réalité pu atteindre 11%. Que va-t-il se passer en 2023 avec une augmentation actée de 15% des TRV ? Si les variations seront de 5 à 16% pour le gaz, en électricité les moins bien lotis verront peut-être leur facture annuelle bondir de 25%.

Le 1er janvier pour le gaz et le 1er février 2023 pour l’électricité sont de mauvaises nouvelles en vue. Après un gel ou un plafonnement tarifaire à 4 %, le tarif réglementé de vente (TRV) des deux énergies augmente de 15 % et entraîne des factures clients. Les augmentations sont de l’ordre de 25 euros par mois pour les ménages se chauffant au gaz et de 20 euros par mois pour les ménages se chauffant à l’électricité, selon les estimations du gouvernement, qui a distribué cet hiver un chèque énergie extraordinaire à plus de 12 millions de foyers pour les aider à faire face. augmentation à venir.

Et si les hausses de près de 200 euros par mois du gaz et de l’électricité sont empêchées par l’intervention des pouvoirs publics, les associations de défense des consommateurs UFC-Que Choisir et CLCV sont inquiètes. « La hausse de 15% à laquelle les consommateurs seront confrontés en 2023 (soit un niveau de 2 à 3 fois supérieur à l’inflation) dépasse nettement le seuil de tolérance, d’autant plus que la majorité des foyers non couverts par le chèque bénéficieront d’une énergie extraordinaire » a déclaré le premier ministre dans un communiqué. Si vous vivez dans une zone énergétique, une augmentation de 15 % peut représenter plus de 500 $ par année. Alors que les deux associations de consommateurs espéraient une augmentation maximale de 10% en 2023, elles évaluent qu’en réalité « le gouvernement ne sera pas en mesure de dire combien les consommateurs paieront en 2023 ».

Pourquoi le chiffre de 15% n’est-il pas garanti ?

La start-up Lite, qui accompagne les particuliers dans leurs démarches de sobriété énergétique, a étudié en novembre dernier les factures d’électricité de 35 000 clients EDF, pour la plupart abonnés à des contrats TRV. Résultat, la hausse moyenne des factures n’est pas de 4% comme promis par le gouvernement, mais de 5,4% avec des pointes à 11%, selon les ménages et le contrat conclu.

Au total, la moitié des clients dont les dépenses ont été observées ont connu une augmentation de plus de 4 % en 2022. Autre indication importante, plus la part de la consommation aux heures pleines est importante, plus le tarif est élevé. Soit l’inverse de la communication du gouvernement qui faisait la promotion de ce forfait, soit la formule de suppression tarifaire tempo.

Comment expliquer ce phénomène ? La complexité et la variabilité des règles de calcul des différentes offres sont en cause, explique Rémy Rousset, co-fondateur de Lite, à MoneyVox. Selon le contrat, la source d’énergie et le niveau des taxes sur lesquelles l’État intervient ne sont pas exactement les mêmes et conduisent à des effets différents.

Avec la hausse de 15%, que va-t-il se passer en 2023 ?

En 2023, les tarifs réglementés augmenteront de 15 %. Avec des différences encore plus grandes ? Pour le gaz, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié les hausses à venir en janvier. Celles-ci s’éparpillent en moyenne entre 5,85 % (consommation de base, cuisson et consommation inférieure à 1 000 kWh par an) et 15,3 % (B1 ou consommation cuisson, eau chaude et chauffage). Les premières villes augmenteront leur facture annuelle de 171 à 181 euros, tandis que les secondes augmenteront la leur de 222 euros par an, soit 18,50 euros par mois. Au total, il faut débourser 1 675 euros avec ce type de contrat, soit plus de 139 euros par mois.

Dans l’électricité, « si rien n’a encore été publié officiellement, explique Rémy Rousset, il est très probable que les écarts observés en 2022 subsisteront car les constats faits sur les règles comptables seront difficiles à dénouer ». – aux heures de pointe, les soldes sont fragiles et les plafonds ne sont pas toujours cohérents avec les usages des clients. »

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En clair, si la hausse officielle est de 15 %, certains clients augmenteront leur facture « de 20 ou 25 %, même avec des TRV ou un contrat indexé sur les TRV », prédit l’expert auprès de MoneyVox, avant de donner rendez-vous. et février pour l’électricité.

A quoi s’attendre pour les offres de marché non indexées ?

Le plafond de 15 % ne leur est pas applicable, en électricité comme en gaz. Les ménages ayant conclu un contrat dont le prix est indexé sur les prix du marché seront fortement exposés, chaque fournisseur étant libre de fixer ses prix. En octobre 2022, dans ce schéma, les offres les plus chères pour un appartement de 90m2 avec électricité pour le chauffage et l’eau ont atteint 7 760 euros !

Pour la CLCV, l’offre au tarif réglementé reste la meilleure offre sur les deux critères essentiels que sont le prix et la sécurité contractuelle. Concrètement, la très faible baisse de prix de divers fournisseurs alternatifs ne vaut pas la peine, compte tenu du risque d’être maltraité dans les mois suivants. Par exemple, à l’été 2022, plusieurs fournisseurs ont augmenté leurs prix entre 40 et 80 % environ sans prévenir.

Chez le fournisseur Alpiq, la remise de 4% sur le prix du kWh HT résiste à une hausse de 15% et surtout reste indexée au moins sur les tarifs réglementés. A ce jour, les contrats non indexés dans le gaz et l’électricité ont quasiment disparu du marché, selon le comparatif du courtier en énergie. Pour combien de temps ?

Les VTR gaz disparaîtront le 30 juin 2023

Au premier semestre 2023 « la plupart des fournisseurs alternatifs seront prudents », assure Rémy Rousset. Ensuite nous chez Lite estimons que les offres où la consommation est moins chère le week-end (comme Zen by EDF, édito), une journée entière de la semaine ou la nuit vont se multiplier », diversifiant ainsi à nouveau le marché.