Loto Atlantique préfère-t-il le profit à la lutte contre…

La Société des loteries de l’Atlantique a pour mandat de promouvoir le jeu pour rapporter des revenus aux provinces, mais elle doit aussi s’assurer que les gens ne développent pas de dépendance au jeu. Ces mandats sont contraires les uns aux autres, selon la députée verte Megan Mitton.

La Société des loteries de l’Atlantique (SLA) veut étendre sa présence dans le monde du jeu en ligne pour sévir contre les sites de jeu illégaux. Il estime qu’environ 2 000 sites illégaux envahissent son marché.

Lors d’une réunion du comité des comptes publics, les dirigeants d’ALC ont expliqué qu’ils avaient environ 6 000 utilisateurs par semaine qui dépensaient en moyenne 80 $ chacun. Leur site Web est le seul moyen de jouer au casino en ligne légalement.

« C’est beaucoup d’argent, plus de 4 000 dollars par an en moyenne par utilisateur », explique Megan Mitton.

Elle croit que la Société des loteries de l’Atlantique devrait renforcer ses mesures pour lutter contre la dépendance au jeu.

Elle pense que l’entreprise a deux objectifs opposés : promouvoir ses produits et lutter contre la dépendance au jeu.

« Je pense que c’est un vrai défi, et il est difficile de savoir lequel des deux va gagner s’ils sont en conflit. Est-ce un profit pour les provinces? Je pense que le profit est très important pour eux.

La Loterie Atlantique fait don de ses profits aux gouvernements des quatre provinces de l’Atlantique. En 2022, la part du Nouveau-Brunswick était de 139,3 millions de dollars.

« Je ne dis pas qu’ils ne font rien pour aider les gens, mais c’est sûr que c’est un conflit », dit Mitton.

Stephanie Ryan, directrice de la responsabilité sociale de la société, a déclaré aux législateurs que les joueurs peuvent volontairement fixer des limites de temps ou d’argent, s’imposer des pauses de 24 heures ou plus et voir combien de temps ils ont passé au casino en ligne.

« Le plus important est de sensibiliser nos joueurs, de leur donner une chance de faire une pause et de réfléchir. »

Mme. Mitton est resté insatisfait.

« J’aimerais avoir plus d’informations sur le nombre de personnes qui utilisent ces différents outils. Et il semble qu’ils n’aient vraiment pas de résultats jusqu’à présent sur l’efficacité de ces outils », déplore le député vert.

Le parlementaire libéral René Legacy estime que le double mandat de l’ALS est un « mauvais moyen ».

« C’est très similaire à Alcool NB. Ils ont pour mission de s’assurer que les gens consomment de manière responsable, mais en même temps, ce sont des détaillants qui visent à vendre autant qu’ils le peuvent.

Cependant, il croit que la mission sociale de Loto Atlantique la distingue des entreprises de jeu en ligne illégales et que l’entreprise est de loin préférable de leur donner carte blanche à tous.

René Legacy estime que l’objectif d’étouffer le marché noir des jeux d’argent en ligne n’est pas une tâche facile.

« Avec la Loterie Atlantique, la plupart des revenus reviennent aux provinces. Les entreprises illégales ont probablement les mêmes marges bénéficiaires, mais elles s’en servent pour améliorer leur système, faire plus de publicité ou continuer à générer plus de revenus, c’est donc vraiment un concurrent féroce. »

Le PDG de la Société des loteries de l’Atlantique, Patrick Daigle, affirme que 60 % des joueurs ont réduit leur temps de jeu sur des sites illégaux depuis que le casino en ligne de Loto Atlantique est arrivé sur le marché.