Tidiane Diakite, le joueur aveugle de l’équipe Bondy Cécifoot, et Stéphanie Oggero, les guides, entretiennent un lien de confiance, important pour le jeu international en France.
Par écrit Ile de France
Publié le 10 août 22 à 6:56
Faire semblant de jouer au foot, jusqu’à découvrir le cécifoot
Tidiane Diakite en rêve, des Jeux Paralympiques de Paris 2024. Membre de l’équipe Bondy Cécifoot, Seine-Saint-Denis, et joueur de l’équipe de France, l’athlète de 39 ans, aveugle, est joueur. comme les autres. Peu importe. Tout le monde n’est pas champion d’Europe. Pour conduire la balle, le crochet, le sombrero, vous combinez des compétences techniques dans la ville artificielle. Sous les yeux charmeurs de Stéphanie Oggero, sa guide. Leur objectif est clair : gagner un prix grâce à la Tour Eiffel.
Un mélange de rires entre deux footballeurs. Mais la grâce gagne toujours. « Demi-tour », prévient Stéphanie, alors que l’athlète s’approche de la séance photo. « La bonne information, au bon moment », c’est ce que signifie être un mentor.
Pour guider les cécifootballeurs, il faut faire « court et précis »
Si ses yeux ne parlent pas, le sourire de Tidiane oui. Plein de honte et de joie. Juste le bonheur d’être là, avec le ballon aux pieds. Né en Mauritanie, ce grand homme, qui était un jeune homme à l’époque, est devenu aveugle à l’âge de 3 ans. Cela ne l’a pas empêché de suivre sa passion : « J’étais il » il joue au football avec mes frères et cousins. du moins je faisais semblant… Mais c’était avant son arrivée en France, en 2011, et la découverte du cécifoot.
Cette discipline se joue sur un terrain aussi grand qu’un handball, 40 mètres sur 20, avec quatre joueurs malvoyants et un gardien de but, qui peuvent voir ou non : « C’est lui qui donne des informations à la sécurité pour le placement » , il explique. de l’international français. Il y a aussi un entraîneur, sur la ligne médiane, et un guide dans l’équipe, derrière le but adverse, qui dirige le jeu offensif : « Avec les coups francs et les penaltys, je frappe les poteaux et je pointe vers le centre des buts et que le joueur puisse le trouver », constate Stéphanie, elle-même joueuse de l’équipe féminine de futsal du club.
Les informations varient selon les choix des athlètes : annoncer l’espace laissé devant le but adverse, indiquer si le joueur est seul ou non, déplacer sa voix en fonction de l’ouverture du tir, etc. « Quelqu’un qui sait faire court et aller droit au but », c’est ainsi que Tidiane aime son mentor. Enfin, son guide. Stéphanie est l’une des deux accompagnatrices du groupe. Il ne travaille pas pour l’équipe de France et n’ira pas aux Jeux, mais il participe aux préparatifs.
Entre le bruit du ballon, plein de grelots pour le retrouver quand il tourne, les interférences des joueurs et les commentaires des entraîneurs, la pression sur les athlètes et les accompagnateurs doit être extrême pour filtrer les informations. « Il faut s’adapter à la situation afin de leur donner l’opportunité d’être les plus performants », a ajouté cette jeune femme.
« Toujours être concentré » pour éviter les blessures
« Mais avec d’autres joueurs comme Tidiane, on n’a pas le temps d’annoncer quoi que ce soit qu’ils soient déjà dans le but adverse. » Rapidité, finition et écoute. « Quand je les vois jouer, j’admire croire qu’ils le voient ! -François Chevalier, président du groupe. Stéphanie rigole : « Ils sont meilleurs que nous.
Si la tendance de certains footballeurs à imiter est parfois démontrée, les footballeurs aveugles en sont un parfait exemple. Arrêtez d’être si audacieux. Ils arrivent à grande vitesse pour être les premiers avec le ballon. Chevilles tordues, fronts frappés : « Il y a souvent des blessés dans l’arène sportive », raconte Jean-François Chevalier.
Quatre joueurs de Bondy champions d’Europe avec la France
Les défenseurs doivent annoncer leur arrivée avec « Voy », « j’y vais » en espagnol, un signe respecté pour les compétitions internationales. Mais l’intégrité physique des joueurs de football dépend aussi des conseils. « Il faut toujours se concentrer », confie Stéphanie, qui dit avoir déjà vu un joueur de l’équipe adverse se fendre la bouche en deux sur le poteau, car personne ne l’avait prévenu qu’il était proche et but.
L’importance du rôle de réalisatrice donne à Stéphanie une mission première.
Ce n’est pas courant d’être guide, il faut être compréhensif et capable de se mettre à sa place. C’est très puissant de les voir « constater » sur le terrain, de donner du sens à ce que l’on fait.
Alors quand des joueurs sont appelés en équipe nationale, comme c’est le cas des quatre Bondynois, je suis fier. Dont l’apogée a été atteinte le 17 juin, lorsque la France s’est imposée aux tirs au but face à la Turquie, à l’issue de la compétition européenne, qui se déroulait en Italie : « J’ai eu un tel rhume que les émotions étaient et la force. Une participation constante à la porte « Il suffit de les voir pas sur le terrain, il y a une vraie relation de confiance qui s’est établie », prouve le président.
L’époque où Tidiane « faisait semblant » de jouer au foot est bien révolue : « Je m’entraîne douze heures par semaine avec l’équipe et je suis dans l’équipe qui prépare Paris 2024. » De quoi adoucir le goût amer laissé par le JOP de Tokyo, en 2020, où l’équipe de France n’a pas été convaincante, a terminé huitième. Soutenue par son équipe, avec Stéphanie en tête, elle reste deux ans à Tidiane pour se préparer et espérer rattraper les grandes nations du football aveugle, comme le Brésil. Pour cela ce seront probablement ses « Last Games ».
Cet article a été rédigé en collaboration avec le Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ).