Les courses ne coûtent pas le même prix selon le commerçant. Dans un contexte d’inflation, la différence peut être significative, selon le classement établi par l’UFC-Que Choisir.
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Comment nous avons procédé
Du 11 au 25 septembre 2021, les enquêteurs de l’UFC-Que Choisir ont relevé les prix dans 1 006 magasins métropolitains des huit principales enseignes de la grande distribution (Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Colruyt, E.Leclerc, Intermarché et Système U).
Les prix ont également été collectés dans les 4 885 points de vente au volant de ces chaînes. Notre panier était composé de 98 produits de marques et distributeurs nationaux (frais non laitier, laitier, épicerie sucrée, épicerie salée, boissons, surgelés, hygiène).
Après la baguette à 0,29 €, nous avons un kilo de côtelettes de porc à 1,69 €, et celui de jambon blanc à 1,85 € ! Le distributeur Michel-Édouard Leclerc a déclenché une nouvelle polémique en début d’année en annonçant ces rabais dans ses magasins tout au long du mois de janvier. Ces petits montants ne sont pas viables pour les filières agricoles, qui se sont de nouveau insurgées contre la politique du « prix le plus bas » chère au patron breton. Cette provocation intervient au milieu des négociations commerciales annuelles entre les grandes chaînes de distribution et leurs fournisseurs, compliquées par la flambée des prix des matières premières. Quoi qu’on pense de cette stratégie, les consommateurs voient ces promotions sous un jour positif, surtout dans le contexte actuel.
Les produits alimentaires également touchés
Car l’inflation, indéniablement, est de retour. Cela a commencé avec l’explosion des prix de l’énergie l’année dernière. La facture moyenne d’un foyer chauffé au gaz a ainsi bondi de 53 % entre décembre 2020 et décembre 2021, selon le comparateur d’énergie de l’UFC-Que Choisir. Pour le tout électrique, il augmente de 10 %. La nourriture ainsi que les produits d’hygiène et de nettoyage ont été relativement épargnés au départ ; ils ont vu des prix « seulement » 1,8% plus élevés en 2021, selon notre outil de suivi des prix des supermarchés. L’augmentation du coût des matières premières a fini par se répercuter sur les rayons, mais lentement mais sûrement. Cette tendance à la hausse pourrait s’accélérer en 2022, les distributeurs préparant l’esprit depuis plusieurs semaines via des déclarations dans la presse et les réseaux sociaux.
Des pistes pour payer moins
Il est encore possible de limiter l’impact sur votre porte-monnaie en vous limitant, en choisissant d’autres canaux (vente directe, vrac, etc.), mais aussi en choisissant bien votre supermarché. Car la recette peut fluctuer considérablement de l’un à l’autre. Une enquête de terrain, réalisée en septembre 2021 par des bénévoles des associations locales UFC-Que Choisir, montre que le prix d’un panier de 98 produits du quotidien varie de 60 € en moyenne entre la marque la moins chère et la plus chère (lire l’infographie). E. Leclerc confirme sa place de « casseur de prix », et pas seulement pour la baguette : dans son magasin, le panier de nos enquêteurs s’élève à 348 €. Ceux d’Intermarché (356 €), Colruyt (363 €) et Système U (365 €) suivent de près. A l’autre bout du classement, Casino prend les prix les plus élevés (408 €), soit 17 % de plus que E. Leclerc.
Cette hiérarchie est déclinée en différents départements. Qu’il s’agisse de produits frais, de produits laitiers, d’épicerie sucrée et salée, de boissons, de surgelés ou de produits d’hygiène, Casino fixe les prix les plus élevés, tandis que E. Leclerc est moins cher, à égalité avec Colruyt sur l’hygiène et les surgelés, et talonné de près par Intermarché sur le le repos. Attention, les différents points de vente d’un même groupe peuvent ne pas avoir la même grille tarifaire. Nos bénévoles ont constaté un écart maximum de 19€ d’un Cora à l’autre pour une même liste de courses. Un écart qui explose chez Casino (107 €) et Carrefour (101 €).
Inégalités régionales
Le coût d’un chariot dépend également de la situation géographique des supermarchés. Par exemple, Rennais et Niçois ne paient pas le même montant pour des produits identiques. Vous payez moins dans les régions de la façade ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine) que dans le reste de la France, probablement en raison de la forte présence d’E. Leclerc dans son fief historique du grand ouest. Vient ensuite le Nord, l’Est et le Centre. Sans surprise, c’est en Île-de-France et dans le sud (Paca) que l’on utilise le plus. Parmi les commerces interrogés, la palme du panier le moins cher (328 €) revient à deux E. Leclerc, l’un en centre-ville, l’autre dans les Hauts-de-France. A l’inverse, dans un casino de Montpellier (Hérault), il monte à 460€, soit 40% de plus !
Drives ou magasins, pas besoin de choisir
Les consommateurs, bien que liés aux commerces physiques, ont augmenté la part des achats en ligne depuis la première incarcération et la crise sanitaire. Les distributeurs ont-ils capitalisé sur cet engouement ? D’après nos recherches, ce n’est pas le cas : les prix restent les mêmes entre le point de vente et la station associée. Une exception notable concerne toutefois l’enseigne Casino : le même panier coûte en moyenne 9% de moins en drive (371 €) qu’en supermarché (408 €). Une différence qui s’explique par la stratégie e-commerce alimentaire. La chaîne propose des prix identiques pour toutes ses stations dans les supermarchés et hypermarchés de France métropolitaine – sauf en Île-de-France – via une page de commande unique qui affiche volontairement des prix un peu moins élevés qu’en magasin.
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