Qui est ce coiffeur du Puydom devenu une star des tables de poker ?

Coiffeur et « star du poker ». Voilà qui résume en quelques mots Patricia Almeras, cette Puydomoise devenue la coqueluche des tables renommées. Rencontre avec un passionné de jeux.

« Tu es sûr que tu ne veux pas boire un verre ? » J’ai mis exprès des bulles au frigo. Cheveux blond platine rasés sur le côté, pantalon aspect cuir et chaussons ‘perruques’, Patrícia Almeras nous accueille avec le sourire. Fraîchement sorti d’un tournoi à La Grande Motte (Hérault), l’étoile montante des tables de poker retrouve sa première place dans sa valise. D’où le champagne. « Je suis très excitée », dit-elle.

« Pat’Patrouille » ou « Patoche », comme on la surnomme, n’est pas sa première représentation. Ces derniers mois, le presque quinquagénaire a enchaîné les victoires et s’est comparé aux stars de la discipline. Omar Lakhdari, Sonny Franco, Bruno Fitoussi… Photos à l’appui, elle étoffe sa liste :

J’ai aussi joué contre Patrick Bruel et Bruno Solo à Barcelone.

L’amour du jeu comme héritage familial

Pourtant, à Saint-Rémy-de-Chargnat, Patricia est plus célèbre pour ses ciseaux que pour son bluff. Depuis près de 32 ans, la coiffeuse reçoit ses clients chez elle, dans sa résidence. « J’ai toujours voulu faire ça. Enfant, je coiffais déjà mes grands-mères », se souvient la patronne de Coiff’mode. autant que je l’aimais. » Immédiatement, les larmes remplissent ses yeux méditerranéens.

Un savoir ancestral au service des guitares : bienvenue dans la musique de Bertrand, luthiers de père en fils à Issoire (Puy-de-Dôme)

Lucien Almeras tenait une supérette à Issoire dans les années 1960. « Mes parents travaillaient beaucoup et leur petit plaisir était d’aller au casino le dimanche », se souvient-elle.

Le casino de Royat comme premier lieu d’apprentissage

Le poker vient plus tard, en 2013, lorsque Casino Royat organise des ateliers d’initiation. Le coiffeur se prend rapidement au jeu et enchaîne les satellites (tournois qualificatifs). « On voyageait tous frais payés dans des hôtels trois étoiles à Monaco, à Cannes… On avait même des chauffeurs pour nous emmener aux compétitions », se prend-il à rêver.La Puydomoise devient un habitué des tables de poker françaises.

Mais très vite, le novice se rend compte de ce que cela dénote. Non seulement c’est une femme – « et je vous épargne les réflexions misogynes que j’entends toujours » – mais, en plus, elle débarque de Saint-Rémy-de-Chargnat, avec Didier, son compagnon qui l’accompagne toujours.

La plupart des joueurs sont marseillais, parisiens ou américains. Pour eux, l’Auvergne est à 3 heures du décalage horaire !

Ces anecdotes que vous ne connaissez peut-être pas sur les casinos d’Auvergne

Une vie qu’elle n’échangerait « pour rien au monde »

Elle ne sait pas comment elle parvient à s’imposer. Pas de poker en ligne pour s’entraîner, ni même une mallette sur la table du salon. Seuls trois livres de comportement étaient alignés sur le buffet de la salle à manger, à côté des photos de famille. Elle rit:

Je suis coiffeur, donc je parle beaucoup. Surtout, ils m’ont appris à gérer mes émotions.

Aujourd’hui, malgré son succès, Patricia n’échangerait sa vie pour rien au monde, pas même sa maison de Saint-Rémy contre une villa à Las Vegas. « Ici, j’ai mes deux enfants et mes petits-enfants. Et j’adore mon peigne. Le poker est plus. Et si un jour elle gagnait une grosse somme ? Elle en fera don à la recherche sur la maladie de Charcot, dont son père est décédé. Un père à qui elle dédie chacune de ses victoires.

(*) Patricia Almeras a notamment terminé 8ème sur 779 de la finale télévisée à Divonnes-les-Bains (Ain) et Aix-en-Provence (Provence-Alpes-Côte d’Azur), où elle est classée 11ème sur 779 joueurs .