Défis fous, mains mutantes, tournois démesurés, cagnottes monstrueuses… Notre sélection des cinq records les plus marquants de l’histoire du poker en ligne.
Des records, on les connaît chez Winamax : entre le 3 Million Event, devenu le tournoi le plus riche du poker en ligne français lors de la dernière série Winamax (5,3 M€ de prize money !), et l’incroyable doublé Tite-boils, vainqueur de deux Expresso 1 Des millions en moins de six semaines pour les 1,6 million d’euros récoltés, ils nous ont servi ces derniers temps… Mais le poker en version online ne nous a pas attendus pour générer d’autres records tout aussi impressionnants. Car depuis l’explosion de notre jeu préféré sur Internet après l’incroyable victoire de Chris Moneymaker au Main Event des WSOP 2003 (après s’être qualifié en ligne pour quelques dollars), le poker en ligne n’a cessé de dominer le monde des cartes : il a engendré son lot de grinders stellaires qui se nourrit de clics de souris et a engendré sa part de nombres disproportionnés, se mettant sous les projecteurs auparavant réservés au poker en direct. Évidemment, cette explosion a créé son lot de records en tout genre, avec des défis plus fous les uns que les autres, des chiffres colossaux, des joueurs et des mains légendaires…
Nous avons sélectionné pour vous les records les plus fous de l’histoire du poker en ligne. Comme vous le verrez, certains ont encore de beaux jours devant eux…
ElkY : à 62 à l’heure Record du plus grand nombre de tables ouvertes en une heure
Dans sa première vie de joueur professionnel, Bertrand « ElkY » Grospellier a bâti sa réputation sur Starcraft, un jeu où cliquer le plus vite et le plus précisément possible était un gage de réussite. Pas étonnant que le Français, une fois lancé dans sa carrière de joueur de poker au milieu des années 2000, ait transféré ses talents aux tables virtuelles : il est ainsi devenu l’un des apôtres du multitabling, une pratique qui consiste à jouer sur plusieurs tables. en même temps, et donc multiplier le nombre de décisions prises en très peu de temps. L’égérie de la nouvelle génération de « knockers » a tellement réussi cet exercice qu’en 2009 il décide de s’attaquer à un record à sa mesure, à l’initiative de ses coéquipiers de la Team PokerStars : jouer le plus de tables possible simultanément dans un certain laps de temps (une heure) … au moment où vous finissez le jeu avec un profit, sinon ce serait trop facile. Le record était déjà établi par son ami Hevad Khan : 43 tournois Sit&Go joués en 60 minutes. Pour mener à bien un tel défi, quel événement plus prestigieux que la Grande Finale de l’EPT Monte-Carlo, tournoi phare du circuit organisé par son sponsor ? En plein Main Event, il a été placé sur le podium de la magnifique Salle des Etoiles, un ensemble composé de quatre grands écrans de 24 pouces, de quoi jouer 36 tables en même temps devant ses fans et coéquipiers. , qui ne croient pas tous à son succès. Un exemple avec l’Allemand Georges Danzer qui est prêt à parier 10 000 $ sur sa défaite. Elky refuse ! Un manque de confiance en soi? Pourtant, le chronomètre est lancé, et ElkY commence sa session en ouvrant « seulement » 11 tables.
Les minutes défilent à toute allure, la souris du pauvre ElkY passant par un taux de clics par seconde digne des LAN les plus féroces. Au bout d’une heure, les comptes étaient réglés : quelques jours après sa 3e place aux finales du World Poker Tour de Bellagio, ElkY a réussi à disputer 62 tournois Sit’n Go à 6,5 $ à un rythme effréné, essayant de ne rater aucune main. « J’ai perdu le contrôle, diront-ils après coup. Le match avec peu de joueurs s’est passé très vite et j’ai eu beaucoup de sit-outs, mais au final j’ai réussi à reprendre le bon timing », a-t-il expliqué. – a déclaré PokerStrategy. Le Français, s’il est parfois proche de la limite de ses capacités, n’a jamais été en infériorité numérique : il est resté rentable pendant presque tout le défi, même si son bénéfice est tombé à 12 $ après 57 Sit’n Gos joués. C’est moins de deux buy-ins !
ElkY en action dans cette courte vidéo NeoPoker
Dans la dernière ligne droite, ElkY a pu terminer de justesse grâce à sa dernière table encore ouverte, terminant premier de son dernier Sit’n Go pour 27$. Investissement initial : 403 $. Gains : 426,60 $. Bénéfice final : 23,60 $, y compris le rakeback. C’était moins un, donc : sans ce dernier tournoi, ElkY ne serait pas entré dans le livre Guinness, du moins pas aujourd’hui ! La prestigieuse Académie des Records du Monde lui remettra un certificat quelques mois plus tard, lors de l’EPT Barcelone. Depuis, aucun geek de l’extrême ne s’est engagé à essayer de faire mieux… – Rootsah
Isildur1 vs Patrik Antonius : duel de titans Record du plus gros pot joué en cash-game online
Octobre 2009 Les jeux d’argent en ligne à enjeux élevés sont en ébullition. Les pots à six chiffres sont monnaie courante sur Full Tilt Poker. Et la folie n’est pas encore prête de s’arrêter puisqu’un mystérieux grinder nordique s’apprête à bousculer l’élite en place à l’époque : UFO Isildur1 débarque pour défier Tom Dwan, Patrik Antonius et consorts sur leur turf aux plus grandes tables . Comprenons vite : le Suédois n’a peur de rien et aime émouvoir les masses. Les résultats? Les enjeux montent rapidement, surtout aux tables de heads-up à 200$/400$ ou même 500$/1000$. Une main perdue peut valoir plusieurs centaines de milliers de dollars, des sommes se rapprochant de celles jouées dans les gros jeux d’argent en direct de l’époque. Jusque-là, aucune cagnotte en ligne n’avait dépassé les 750 000 $ : après l’arrivée d’Isildur, le record ne cesse de tomber, jour après jour. Bien sûr, venez le premier pot d’un million ou plus, et Isildur sera sûrement assis à la table car il est toujours là, jour et nuit, quel que soit l’adversaire et quelles que soient les mises. Touchées d’orgueil, les stars sont aussi au rendez-vous, étant donné qu’elles termineront leur classement face au Suédois, qui n’en finit pas de gagner.
Et ce qui devait arriver arriva. Nous sommes le 21 novembre 2009 et celui qui sera plus tard identifié comme étant Viktor Blom affronte son compatriote scandinave Patrick Antonius. Les deux joueurs s’échauffent déjà, après avoir affronté un pot de près de 900 000 $ la semaine dernière… A la table du crime, Isildur est alors assis avec 675 473 $, tandis qu’Antonius est assis derrière des tapis de 1 258 $. 1 000 $. Dès lors, un pot supérieur à 1,3 million de dollars peut potentiellement se former… Et quand les mains sont distribuées aux joueurs, ça sent déjà le soufre : A3KK pour Antonius, et un rundown pour Isildur (quatre cartes à la suite), la main du genre qu’il affectionne : 6789. C’est le Suédois qui a ouvert les hostilités en relançant à 3 000 $, trois fois les blinds (le standard de l’époque). Antonius a répondu en 3-bet à 9 000 $, mais Isildur était en mode ultra-agressif en 4-bet à 27 000 $. Antonius connaît les tendances loose-aggro de son adversaire : il pense que sa main est assez forte pour 5-bet, ce qu’il fait, pour 81 000 $ ! Isildur décide de suivre, donc le pot est déjà de 162 000 $ quand le flop donne 452. Même pour Antonius, et… pas grand-chose pour Isildur. Le Finlandais continue de miser à 91 000 $, et Isildur décide de relancer le pot, pour 435 000 $, ne laissant que 167 000 $ derrière lui. Ni une ni deux, Antonius sur-relance à 779.000$, mettant son adversaire à tapis. Le Suédois suit, avec 45% de chances de gagner.
Nous y sommes : le plus gros pot de l’histoire des jeux d’argent en ligne (à ce jour) est en train d’être joué. Il atteindra exactement 1 346 945,50 $. Et ce sera finalement Patrik Antonius, après le turn 5 et la river 9. Pas de quoi calmer Isildur, qui rachètera à la volée pour 200.000$ alors qu’Antonius avait un stack proche de 2M$… Quelques semaines plus tard, Isildur1 serait l’un des duellistes pour une autre main terrifiante, cette fois contre Phil Ivey, remportant le deuxième pot à sept chiffres jamais joué sur Full Tilt Poker (1 175 977 $) : armé de K5K4, la tête brûlée nordique parviendra à tout prendre au meilleur joueur de le monde avec un full floppé à bord de JKJ105. Vous ne connaîtrez jamais les cartes de votre adversaire.
En fait, Viktor Blom a participé aux 5 plus gros pots de PLO de l’histoire de Full Tilt, et le record était toujours intact lorsque le Black Friday a eu lieu en avril 2011. Il est probable qu’il en sera ainsi pendant longtemps : la fièvre des fêtes à enjeux élevés a s’est affaissé depuis. Dix ans plus tard, si vous regardez attentivement, vous pouvez toujours trouver des jeux ici et là où le BB vaut 4 chiffres, bien qu’ils soient beaucoup plus petits et plus intenses. -Rootsah
Revivez en vidéo la plus grosse main de l’histoire du poker en ligne, analysée à partir de 6’09.
Nanonoko : le cliqueur fou Record du plus grand nombre de mains jouées en une session
Si ElkY est entré dans l’histoire en gagnant quelques lignes dans le Guinness Book, l’un de ses anciens assistants de la Team PokerStars a également eu le droit d’être mentionné dans le livre des records : il s’agit de Randy Lew, devenu célèbre sur les tables en ligne sous le pseudonyme de nanonoko. L’Américain a ainsi confirmé une performance que le Français ne démentira pas : si ce dernier s’est concentré sur le nombre de tables ouvertes dans un certain temps, Lew s’est concentré sur le nombre de mains jouées dans une session.
Le 8 janvier 2012, Team Pro Online PS, également spécialiste du multitable, a eu rendez-vous avec l’histoire au PokerStars Caribbean Adventure. Et il voit grand, très grand : nanonoko lance ainsi entre 35 et 40 tables de cash game à limites moyennes. Le but? Jouez autant de mains que possible en huit heures de jeu et terminez la session par une victoire. Une idée saluée par les internautes lors d’un sondage réalisé la semaine dernière par PokerStars, qui cherchaient de quoi faire sensation lors du PCA avec leur autre petit génie du poker en ligne, qui vient de remporter l’APPT Macau. Dans l’une des chambres de l’hôtel bahamien où il se déroule, nanonoko est ainsi placé devant deux beaux écrans derrière un logo trop imposant, avec une souris comme seule alliée pour sa tentative. Et le pauvre va se morfler : durant cette « journée de travail » nanonoko clique et clique comme un fou, un total de 23 493 mains jouées en huit heures, soit une main jouée toutes les 1,23 seconde et 2936,63 mains jouées en moyenne par heure. Des performances incroyables.
Mais pour que Guinness confirme ce record, il faut marquer une condition : un professionnel américain doit afficher un profit, comme ElkY. Pas facile si l’on considère qu’au cours de la session, Lew a perdu 1 200 $ et a dû ouvrir des tables plus chères (blinds 5 $/10 $) pour récupérer. Mais au final, l’histoire se termine bien : après huit heures de jeu, Lew se retrouve avec un solde positif de… 7,65 $ ! Tout comme ElkY trois ans plus tôt, c’est arrivé : nanonoko peut s’estimer chanceux d’avoir touché des as lors de la dernière main, et surtout d’avoir obtenu une main droite… Voilà un autre pan de l’histoire du poker à inscrire dans le livre des records ! – Rootsah
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Le célèbre documentaire I am Nanonoko sur l’histoire de Randy Lew, pour comprendre l’origine de son talent multitabling
253 692 pièces jaunes Record de la plus grosse affluence sur un tournoi
Plus de 168 000 inscriptions ont été enregistrées pour l’épreuve High Five de la série Winamax en avril, tandis que l’Epreuve à 15 M€ a enregistré un résultat de 146 127 inscriptions. Ces affluences supérieures à 100K, nous y sommes habitués depuis un certain temps sur les grands festivals Winamax. Mais ce sont des tournois « volants », c’est-à-dire avec de nombreux jours 1 (parfois plus de 40 !) étalés sur plusieurs jours, et surtout la possibilité de retenter sa chance en cas d’élimination. C’est pourquoi nous préférons utiliser le terme « inscriptions » plutôt que « joueurs » pour parler de ces tournois. Pour trouver le record de la plus forte affluence dans un tournoi « pur » en ligne, c’est-à-dire joué en un tour et sans rentrée, il faut se rendre sur les antiquités de la page .com. En octobre 2015, PokerStars vient de terminer une autre édition réussie du WCOOP. Pour leur donner un répit après cette série à buy-in volontairement élevé, leur service marketing a décidé de proposer le contraire avec Common Cents, une série de tournois à faibles enjeux. Comme très, très bas : le prix du Main Event est fixé à… 99 centimes ! Fréderic Beigbeder aurait adoré, d’autant plus que le tournoi d’ouverture a soudainement connu un marketing brillant. En effet, les joueurs sont invités à concourir pour une belle garantie de 100 000 $ en échange du ticket le plus drôle possible : un sou !
Sans surprise, le tournoi subirait un chevauchement massif (il faudrait 10 millions de joueurs pour dépasser la garantie), mais il n’y avait aucun intérêt : avec 253 692 joueurs, le record du tournoi de poker le plus peuplé de l’histoire du poker en ligne est tombé le 5 octobre 2015 Au bout du chemin, un joueur autrichien du nom de Simon Grabenschweiger (surnom : DaDumon) a remporté un prix de 10 000 $. C’est un retour sur investissement absolument imbattable et éternel de 1 000 000 %. -Benjo
Le partypoker MILLIONS Online pulvérise tous les chiffres Record du plus gros prizepool et du plus gros gain
Comment organiser le plus grand tournoi de poker en ligne que la Terre ait jamais connu ? Peut-être en annonçant le plus gros prize pool garanti de l’histoire ! C’est exactement la stratégie que partypoker a choisie à l’automne 2018 lorsqu’ils ont annoncé leur partypoker MILLIONS Online à 5 300 $ avec un minimum de 20 millions d’euros. Pour vous donner une idée, le plus gros Main Event EPT de l’histoire, celui de Barcelone 2019, qui a généré un peu moins de 2 000 inscriptions pour le même prix de billet, a rapporté 9 641 800 €. Afin d’atteindre leur objectif sans avoir à couvrir un débours colossal, les équipes de partypoker doivent espérer aligner un field de près de 4 100 participants. Un défi unique qui a vu un retour en force sur la scène du poker live depuis le début de l’année, avec un nouveau tour MILLIONS qui s’est rapidement imposé comme un incontournable du calendrier.

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Après cinq start days organisés entre le 25 novembre et le 5 décembre, ce qui était alors un pari fou se transforme en un succès épique : le premier partypoker MILLIONS Online sous le nom rassemble un total de 4 367 entrées, créant un prize pool fou de 21 358 000 $. Inévitablement, gagner la première place est également suffisant pour faire pâlir même le plus occasionnel des grinders à enjeux élevés : 2 729 376 $. Un record aussi. Sauf que ce chèque ne sera jamais distribué tel quel. En tête-à-tête avec des piles à peu près égales, Manuel ‘Sheparentao’ Ruivo et Pim ‘ForMatherRussia’ de Goede s’entendent sur un accord qui leur garantit respectivement 2 329 944 $ et 2 309 995 $. Un montage financier ultra-rentable, qui garantissait aux deux hommes l’entrée dans les livres d’histoire, mais qui coinçait à la gorge de nombreux téléspectateurs à l’époque (dont un Joey Ingram déçu). En raison du fait qu’il n’y a pas eu de duel final, le reste de la cagnotte a été entièrement distribué et il ne restait plus rien à gagner. Un dénouement en queue de poisson pour un tournoi pourtant historique.
Fort de ce succès, partypoker reprendra ses activités douze mois plus tard, avec un autre MILLIONS Online, cette fois proposé à un prix d’entrée de 10 300 $. Avec 21 090 000 $ récoltés, il a fallu une poignée de billets verts pour établir un nouveau record, ce qui n’empêchera pas ce tournoi de nous en offrir un autre 100% cocorico : le plus gros gain en ligne réalisé par un joueur français ! Une performance exceptionnelle de Benjamin Chalot (photo), reparti avec plus de 2,2 millions de dollars, toujours après un deal. Et puisque le moment est chauvin, profitons-en pour évoquer le plus gros tournoi de l’histoire du poker en ligne européen, à savoir nul autre que les 3 millions d’Event KO de la dernière série Winamax en date, qui a fait exploser son prize pool garanti pour grimper jusqu’à 5 291 082 €. Allez, on fait mieux en septembre ? – Flegmatique

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