Une banque traditionnelle accepte les crypto-monnaies pour la première fois

C’est une belle première en France. Après les plateformes d’échange spécialisées dans les crypto-monnaies, c’est au tour de la banque d’obtenir l’enregistrement PSAN (prestataire de services sur actifs numériques) auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Difficile à gagner, le précieux sésame ouvre la voie aux crypto-monnaies pour ses heureux propriétaires.

La première banque à obtenir le statut PSAN

Alors que les échanges de crypto-monnaie se généralisent à l’international, la France ne fait pas exception. Loin du Salvador et de certains autres pays qui traitent actuellement les monnaies virtuelles comme ayant cours légal, la France vient de faire un pas vers la normalisation des crypto-monnaies. Delubac & La Cie vient d’être enregistrée en tant que PSAN par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).

La France compte désormais un nouveau joueur enregistré sous le nom de PSAN, portant le total à 31 joueurs. Cependant, l’heureux gagnant qui a rejoint la table des fournisseurs de services est différent des gagnants précédents. En fait, il s’agit cette fois d’une banque, et non d’une société spécialisée dans les crypto-monnaies (ce qui est bien pensé et adapté à ce type de service).

Les nuances comptent. En plus d’être une institution financière indépendante, Delubac & Cie est un PSAN différent des 30 qui l’ont précédé. Créée en 1924, la banque propose une large gamme de services pour les entreprises, les particuliers et les cadres.

Cette institution presque centenaire n’est (a priori) pas du tout focalisée sur les crypto-monnaies et la blockchain, ce qui pourrait théoriquement être un frein supplémentaire à la fourniture de tels services (en dehors des réticences environnementales en France). C’est donc la preuve d’une réelle volonté de s’inscrire dans la modernité.

Le statut PSAN difficile à obtenir permet aux entreprises de justifier leur activité avec des actifs numériques. En France, 30 entreprises ont déjà obtenu une telle autorisation, mais il s’agit systématiquement d’entreprises privées spécialisées dans les crypto-monnaies. Devenu le 31ème PSAN du pays, Delubac & Cie est également devenue la première banque à investir sérieusement dans des devises non fiduciaires. Fondée en 1924, l’institution presque centenaire ne s’est pas du tout concentrée sur le bitcoin et la blockchain jusqu’à présent.

La banque prendra en charge BTC, ETH et XTZ dans un premier temps

Banque Delubac & Lesquels ont même détaillé sur leur blog la gamme de services qui seront proposés dans un premier temps.

« Dans un premier temps, les trois premiers actifs numériques proposés seront Bitcoin, Ethereum et Tezos. Cette offre vous permettra d’investir dans des actifs tangibles numérisés ou tokenisés ainsi que des NFT (Non Fungible Token, jeton non fongible) et d’accéder au staking. »

Ainsi, BTC, ETH et XTZ peuvent être achetés et confiés à cette institution qui les détiendra pour le compte de ses clients. Bien que la présence des deux plus grandes crypto-monnaies de l’industrie ne soit pas surprenante, la disponibilité de Tezos (XTZ) peut être attrayante à première vue. Le protocole n’affiche qu’une 48ème place en capitalisation boursière. Pourtant, cette crypto-monnaie est très connue en France, notamment dans le secteur institutionnel et bancaire.

Concrètement, il sera donc possible d’investir dans le bitcoin, l’ethereum et le tezos. La banque sera chargée de stocker et de sécuriser les actifs cryptographiques de ses clients et éventuellement leurs NFT, des jetons non fongibles souvent assimilés à de l’art numérique. Bref, un compte bancaire classique, mais adapté aux monnaies digitales.

Même les banques « traditionnelles » commencent à miser sur les crypto-monnaies. Inutile de dire que les devises non fiduciaires ont connu une croissance exponentielle ces dernières années, malgré la volatilité de leurs prix. Pas étonnant que les banques commencent à investir massivement dans de nouvelles devises. Société Générale s’intéresse particulièrement à Tezos depuis plusieurs années. Si la crypto n’est pas aussi connue que les protocoles Bitcoin et Ethereum, elle a sa place en France, notamment dans les établissements bancaires.